Note de lecture 2
Dans le cyberespace le corps est représenté par sa description textuelle.
Ainsi l’obèse peut être mince, d’une beauté épanouie. Le fait que la
représentation de « soi » soit textuelle signifie qu’il y a un temps
de réflexion lors de la « composition » de chacun, ce qui aide le timide, par
exemple, s’extérioriser. Chacun a
la possibilité de se faire connaître par ses « noms de plume », ce
qui permet aux gens d’exprimer des
aspects souvent inexplorés d’eux-mêmes.
Le comportement du « cycling through » que nous
observons dans les communautés virtuelles est rendu possible grâce à
l’existence de ce qu’on appelle windows (fenêtres) dans le milieu des
ordinateurs. Quand nous utilisons plusieurs fenêtre de travail en même temps
(logiciel de communication, traitement de texte, jeux etc…) , notre identité
est la somme de nos différente
« présences » sur l’ordinateur. Les « fenêtres » sont devenues une
puissante métaphore pour décrire le « moi » en tant que système multiple,
système de répartition et de temps partagé.
Cette notion du « moi » éclaté ébranle quelques-unes de nos
notions traditionnelles de l’identité. L’identité, du latin idem, fait
référence à la ressemblance entre deux qualités, mais sur Internet, chacun peut
être une multitude.
La vie sur les écrans d’ordinateurs d’aujourd’hui implique
multiplicité, hétérogénéité et fragmentation. Lorsqu’un utilisateur commencera
à adopter une personnalité en ligne une frontière est franchie, un pas vers un
« autre monde », certains ressentent la possibilité de se découvrir
soi-même et même de se transformer. La vie en ligne et l’identité fragmentée
n’est pas forcement quelque chose de mauvais, elle a par exemple pu aider des
personnes à apprendre comment « se retrouver dans les espaces entre les “moi”
et à se sentir quand même “un”, à voir la multiplicité et quand même ressentir
l’unité.
La nature d’un « moi » admissible et flexible n’est pas
unitaire, et ses composantes ne sont pas des entités stables. Une personne
circule au travers de ses aspects, et ses aspects sont en constante
modification et en constante communication les uns avec les autres.
L’utilisateur a la possibilité de se déplacer de l’une à l’autre à sa guise. La
reconnaissance de ces versions multiples conduit à un respect mais aussi une
certaine distanciation vis-à-vis d’elles. Il est important qu’il y ai une distance entre des états personnels,
assimile un « moi éclaté et contradictoire » à « une acceptation de soi ».
Walt Whitman écrivait : « Nos nouveaux mondes à
l’écran ont des surfaces scintillantes et vibrantes. Ils invitent à une
exploration ludique ; ils sont dynamiques, séduisants et insaisissables. Lorsqu’on
les regarde, on peut se demander en quoi nous seront transformés. »